« Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! ». Une expression devenue commune et qui, il est temps de se l’avouer, sonne plutôt comme : « Nous avons une page Facebook ! Aimez notre page Facebook ! ». Pourquoi diable alors mettre la formule au pluriel ? Risque-t-on de déroger à la bienséance en occultant l’existence des centaines de réseaux sociaux qui jonchent le Web de nos jours ? Du média social, on en trouve à toutes les sauces, et le dossier du mois se charge d’en donner un bref aperçu. Quels réseaux font le web 2.0 ? Quel est le revers de la médaille de ces réseaux ? Qu’en est-il de l’internaute algérien quand il s’agit de médias sociaux ? C’est parti !
Les réseaux sociaux ne sont pas un effet de mode, une trouvaille passagère. Un site peut disparaître, perdre le monopole ou se reconvertir, mais l’ensemble du web 2.0 s’articulera toujours autour d’un principe simple : l’utilisateur est une entité active, il nourrit le contenu du web, s’interconnecte avec ses semblables, se constitue une identité internet, et ouvre une brèche plus ou moins importante entre ce qui se passe sur le Web et ce qui se passe dans sa vie. Les réseaux sociaux n’ont pas attendu l’ère du numérique pour exister ; les communautés, les modérateurs, les groupes, ou les amis ne sont pas une invention du web. Toutefois, ce qui naguère se déroulait à l’échelle de l’environnement immédiat de l’individu, bénéficie d’une puissance qui se calcule en exaoctets quand les gars de la Silicon Valley y mettent leur grain de sel.
Facebook indétrônable ?
Facebook semble aujourd’hui omnipotent. Friendster étant au placard (malgré sa reconversion en réseau pour joueurs) et la concurrence actuelle ayant du mal à attirer les foules, « The social network » est architecturé de façon à ce que toutes vos passions, vos histoires, vos fichiers, vos idées, ou vos goûts puissent y trouver leur place. Un réseau généraliste redoutable, tellement redoutable que même des réseaux régionaux très bien enracinés (on pense notamment au français Skyrock qui a historiquement talonné Facebook et MySpace) affichent désormais des statistiques en baisse versus Facebook (en termes de popularité et non de rentabilité).
Pour survivre, les autres réseaux doivent donc pouvoir se démarquer par tous les moyens. Certains ont misé sur l’innovation technique, comme Netlog qui trouvait son originalité dans la géo-localisation… une bonne idée…jusqu’au moment où Facebook mette en service sa propre fonctionnalité de localisation, annihilant l’avantage technique de cliquer ailleurs. Pour se faire une place au soleil, un réseau social doit donc la jouer fine. Ne pouvant proposer « plus » en termes de services, il va au contraire en proposer « moins », se spécialiser, et s’adapter à cette fonction réduite. Ce sont les réseaux de niche qui tiennent la dragée haute devant le géant de Mark Zuckerberg, certes à des échelles plus réduites, mais avec une santé relativement stable.
Est-ce l'image d’un site ou ses fonctionnalités qui priment quant à son succès ? Sara Nadia Mehchem, notre Social Media Manager, a son idée sur la question: « La fonction de base est la même pour chaque réseau social à savoir connecter des personnes ! Après, c’est vrai qu’il y a une différenciation de par les fonctionnalités : Facebook rassemble les amis, Linkedin met en exergue les relations professionnelles, Twitter joue sur l’instantanéité et l’échange de l’information… Mais l’image y est pour beaucoup ! Prenons l’exemple de Pinterest, un réseau social de partage d’images. Est-ce qu’au lancement le fondateur avait restreint sa cible aux femmes ? Non, et c’est pourtant aujourd’hui une plateforme dominée par la cible féminine ! Je pense que c’est l’utilisateur qui détermine et appuie la fonctionnalité de chaque réseau…et pour assurer sa pérennité, le réseau évolue dans le sens de sa communauté ».
L’image que reflète un réseau social joue un rôle déterminant dans son maintien. Badoo est ainsi axé sur les rencontres, grouille de faux profils (ce qui compense la médiocrité de son respect de la vie privée des utilisateurs) et garde un caractère plus ou moins concupiscent propre à lui. 9gag.com, bien que n’étant pas un réseau social à proprement parler, a irréfutablement une communauté bien à lui, la « 9gag army ». Les utilisateurs s’inscrivent, mettent du contenu en ligne et votent pour les meilleurs gags. Mieux encore, ils partagent une culture commune qui s’incarne à travers les « memes », comprenez « images redondantes », dont certaines ont été reprises pour illustrer le texte que vous lisez en ce moment-même. Ces gimmicks sont peut-être ce qui définit au mieux un réseau social : un espace où l’on parle le même langage, même éparpillés sur 5 continents.
Il est temps de donner une tournure plus concrète aux choses en passant en revue certains réseaux qui font parler d’eux (liste évidemment non exhaustive).
Twitter
Incontournable, Twitter réunit un demi-milliard de gazouilleurs et, reconnaissance suprême, figure dans le dictionnaire. Simplissime de par son concept, il permet d’envoyer de courts messages à celles et ceux qui veulent bien les recevoir : les followers (suiveurs, ou abonnés selon la nouvelle nomenclature). En s’inscrivant, on crée un mini-blog à partir duquel on peut recevoir les réflexions les plus profondes de nos artistes préférés, suivre le fil des pensées (quand elles existent) de
personnages politiques, ou encore classer les tweets dépendamment des sujets qu’ils traitent. Un outil puissant qui ne semble pas prêt de s’essouffler.
LinkedIn
Le réseau par excellence quand il s’agit de gérer sa vie professionnelle. Typique de l’approche « restrictive » qui permet de s’imposer pour un réseau social, LinkedIn se restreint à la vie professionnelle, et il le fait bien. Trouver un emploi, poser des questions à une communauté de professionnels, développer un business, synchroniser ses travaux avec des équipes éloignées…Il peut même mesurer le « buzz » que provoque une entreprise. Les liens que l’on tisse sur le réseau sont échelonnés. Contrairement à Facebook, tous les « amis » ne sont pas logés à la même enseigne. Les connexions qui lient les utilisateurs se répartissent en trois degrés différents dépendamment du nombre de contacts intermédiaires. Le site compte plus de 170 secteurs d’activité, de quoi trouver son bonheur.
MySpace
Telle une vedette has-been, MySpace a connu des jours de gloire sur le podium des réseaux sociaux. Il permet à l’utilisateur de créer un blog propre à lui, ce qui a vite séduit des artistes en tous genres. MySpace reste une référence et tire son épingle du jeu notamment à travers le contenu culturel qu’il véhicule. La chute
vertigineuse de MySpace vaut bien celle des 2be3, le quatrième site le plus visité en 2005 est désormais à la 161ème place.
Flixster
Les plus cinéphiles se doivent de connaître Flixster, un réseau tourné vers les films, leurs bandes annonces, leurs dates de sorties, les critiques les concernant, et tout ce que l’on peut attendre d’un site spécialisé dans le domaine, le pouvoir de la communauté en plus. Oui, on peut aussi parler salles obscures sur Facebook, mais c’est justement parce que Flixster ne permet pas de faire autre chose qu’il séduit ses utilisateurs.
Viadeo
Le LinkedIn made in France, dirait la caricature. Si on en parle, c’est parce que Viadeo a réussit à s’internationaliser et vante aujourd’hui autour de 50 millions d’abonnés (ce qui est tout de même trois fois moins que pour LinkedIn). Un réseau social professionnel donc qui prouve que les réseaux de niches ont de l’avenir.
FlickR
Quand il s’agit de partager des photos en ligne, FlickR est le réseau de « ceux qui savent ». Particulièrement adapté aux professionnels, y compris dans sa version gratuite, il permet la protection des droits d’auteurs selon différents degrés de permissivité quant à l’utilisation des oeuvres en ligne. Evidemment, il est toujours possible pour le photographe du Dimanche de poster ses photos de vacances… quand il a la chance d’en avoir.
DeviantArt
DeviantArt et FlickR partagent la même notion de protection des droits d’auteurs, DeviantArt permettant de poster des oeuvres graphiques ne se limitant pas à la photographie. Un espace où dessinateurs, peintres et graphistes sont chez eux. Il ne s’agit pas à proprement de réseau social, mais la communauté DeviantArt est solide, lui insufflant toute l’âme d’un réseau social.
Foursquare
Attention réseau prometteur ! Foursquare reprend le principe de la géo-localisation mais l’agrémente de deux outils redoutables en termes de marketing : une dimension ludique, et des offres commerciales soumises à l’utilisateur dépendamment de sa localisation. Evidemment, la percée de Foursquare hors Etats-Unis dépendra d’abord du nombre de commerces qui adhèrent au service. Quand un utilisateur signale sa position de multiples fois dans un endroit donné, il acquiert le statut de Mayor. Ce statut lui permettra d’avoir des ristournes qui se déclencheront quand il se trouve prêt d’un commerce « compatible». L’intérêt est limité pour l’utilisateur, mais quel procédé marketing redoutable que de vous proposer un chawarma à moitié prix juste au moment où vous passez devant le fast-food du coin !
Google+
L’archétype de ce qu’il ne faut pas faire, attaquer Facebook de front avec un ersatz dudit Facebook. Google+, malgré l’intérêt pratique et technique des « cercles d’amis» autour desquels il s’articule, peine à convaincre. Peut-on parler de naufrage ? A cette question, Sara Nadia Mehchem répond : « J’éviterais de parler de naufrage, je ne veux pas me faire taper sur les doigts par les pros Google ;-) Mais de là à parler de challengeur, je reste perplexe! Aujourd’hui, aucun de nos clients ne souhaite se lancer sur Google+. Ils sont plus ouverts à Twitter ! D’ailleurs même nos recommandations ne vont pas dans ce sens ! C’est un peu le réseau fantôme. Il y a bien évidement des utilisateurs algériens mais ils ne sont pas très actifs ou pas assez nombreux ».
Pinterest
Pinterest focalise sur les « centres d’intérêt » des utilisateurs. En « épinglant » les photos qui vous intéressent, vous pouvez interagir avec les utilisateurs qui partagent vos goûts…et surtout faire partie de ce qui s’apparente à la plus grande récolte d’avis de consommateurs. En résumé, si l’on devait comparer Pinterest à Facebook, on dirait que Pinterest ne garde que le bouton « j’aime». On comprend alors la force du média en termes de marketing et l’intérêt que lui portent les industriels, il s’agit après tout de leur vitrine la plus vivante. A noter que The Fancy, présenté comme le concurrent direct de Pinterest, a récemment été acheté par Apple… A suivre.
Instagram
Instagram est surtout connu pour les filtres stylisés qu’il permet d’ajouter sur ces clichés. Clichés qu’il permet justement de partager, ce qui lui donne son caractère de réseau social. Le partage de photos est un concept certes peu original mais l’application Instagram apporte un « plus » bien à elle qui lui a valu d’être élue application de l’année par Apple en 2011. Une photo retouchée par Instagram se reconnait au premier coup d’oeil, si bien qu’il s’agit d’un gimmick à part entière… Internet est décidemment un monde d’images.
Le tout puissant Facebook prend pour son compte l’ensemble des critiques imputables aux réseaux sociaux sur Internet. Tout comme Big Brother s’est pris en son temps toutes les joutes verbales dirigées contre la téléréalité. Pour notre Social Media Manager : « Il y a deux critiques récurrentes. La première est relative à l’exploitation de nos données personnelles. A ce jour, personne ne sait vraiment ce que fait et comment Facebook utilise nos données ! Quand on sait qu’une fois notre compte désactivé, nos données restent stockées, il y a de quoi se poser des questions. Cela dit, ça ne sert à rien non plus de psychoter dessus. Ca ne concerne pas uniquement Facebook ! A partir du moment où nous sommes connectés, nos données ne nous appartiennent plus ! C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est important de filtrer et de ne pas exposer toute sa vie sur Internet. Il faut savoir ne pas franchir la frontière entre sa vie sociale dans la vie réelle et sa vie sociale virtuelle. La deuxième critique est un souci auquel nous sommes confrontés quotidiennement. Il s’agit des changements parfois inattendus établis par Facebook. Je conçois parfaitement le fait que pour évoluer, cette plateforme se doit d’améliorer ses services, mais avoir à changer de méthodologie et avertir les clients que telle fonction n’existe plus, à la longue…comment vous dire ça ? Ça saoule ;-) ».
De la publicité ciblée
Les deux critiques principales que subit Facebook partagent un point commun qui fait toute l’animosité des réfractaires au Big Brother du web : la manipulation de l’utilisateur. Prenons un exemple en ce qui concerne les changements qu’opère Facebook sans prévenir l’utilisateur. Quand vous consultez votre profil, l’adresse en @hotmail.com (exemple) que vous avez entré lors de votre inscription sur Facebook a été modifiée en @facebook.com. Est-ce que quelqu’un vous a demandé si vous vouliez une adresse mail en @facebook.com ? L’avez-vous réclamé? Non, cette modification a été opérée au sein même des données de votre profil et votre adresse usuelle est désormais impossible à consulter par vos amis. Le choix a été fait pour vous car « cela vaut mieux pour vous »… Si vous vous sentez infantilisés, vous n’êtes pas au bout de vos peines. Si vous « aimez » un contenu sur le Web, même en cliquant sur un bouton « j’aime » en dehors du site Facebook, ou si vous montrez votre intérêt pour un élément donné, les publicités qui vous seront soumises s’aligneront sur vos goûts affichés.
La publicité ciblée est une invention formidable pour le marqueteur. Cela lui évitera de me proposer des monte-escaliers parce que je ne corresponds pas au public ciblé par Stannah. Seulement, quand les données récoltées pour cibler les publicités sensées m’inciter à dépenser mes deniers sont extraites de ma façon d’utiliser Internet, on rentre dans ni plus ni moins que la programmation neurolinguistique, de la manipulation. Certains se souviennent des excuses présentées par Mark Zuckerberg et de la reconfiguration de Beacon (le système qui envoie à Facebook des données sur les utilisateurs qui sont collectées en dehors de Facebook), ce qui ne résout pas le problème sousjacent à savoir la vente de données que vous générez sur le site…dans le but de vous vendre ce rose qu’on nous propose …avoir des quantités de choses qui donnent envie d’autres choses, comme chantait le poète. Il est grand temps de DZifier ce dossier.
Selon Socialbakers, plus de 3.6 millions d’utilisateurs de Facebook seraient algériens, soit un algérien sur 10. En rapportant le nombre d’utilisateurs de Facebook au nombre d’algériens ayant accès à Internet, on découvre que 8 internautes sur 10 auraient un compte Facebook, ce qui est considérable. Il est intéressant de constater que parmi ces 3.67 millions de « facebookeurs », un demi million n’a rejoint la communauté que depuis 6 mois, et le chiffre ne cesse de croître. Toujours selon Socialbakers, les facebookeurs algériens seraient de sexe masculin pour les deux tiers d’entre eux. Quand on prend l’âge comme facteur discriminant, il apparaît que les 18-24 ans soient encore et toujours la catégorie dominante avec 42% de l’ensemble des utilisateurs, soit 1.5 millions, suivis par les 25-32 ans qui représentent 26% des utilisateurs du site.
Profils et volume horaire
Quand on s’intéresse au temps que nous passons en moyenne sur Facebook.com, on se rend compte que le Ramadan influe sur ce paramètre. Voilà ce que disait Sara Nadia Mehchem à ce sujet : « D’après une étude moyen passé sur Facebook est de 30 mn ! Cette donnée a été calculée hors Ramadan où les timings de connexion explosent. La consommation est plus importante au Nord (77%) plus particulièrement à Alger. En 2ème position, on retrouve les gens de l’Est (13%) et enfin ceux de l’Ouest (8%) qui consacrent moins de temps à leur vie virtuelle ».
Toutefois, au décours d’un sondage réalisé pendant le mois sacré sur le site www.nticweb.com, les 197 votants déclaraient passer plus de deux heures par jour sur les réseaux sociaux pour 43% d’entre eux. 26% y passaient entre 1 et 2 heures, 21% entre 30 et 60 minutes, et seulement 10% ne dépassent pas le cap des 30 minutes. Le ratio hommes/femmes est plus équilibré sur le sondage en question, les deux groupes n’étant plus séparés que par 6 points, mais le classement en catégories d’âge est remarquablement similaire aux statistiques décrites précédemment, avec une dominance des 20-25 ans. Il n’est pas surprenant, vu l’âge, que les étudiants soient la catégorie socioprofessionnelle la plus représentée (35%). Les cadres viennent en seconde position (27%), les ouvriers représentent quant à eux 18% de l’ensemble des facebookeurs en Algérie.
Utilisation des réseaux sociaux
Pourquoi utiliser un réseau social ? Les réponses les plus fréquentes sont : communiquer avec les proches et apprendre de nouvelles choses. Jouer, trouver un travail ou nouer des relations à l’étranger n’ont d’intérêt que pour un internaute sur quatre ou cinq, quand la moitié d’entre eux rejoignent Facebook dans l’espoir de retrouver des personnes perdues de vue. Quand on sort des sentiers battus de Facebook, on découvre sans surprise que Twitter est le réseau social le plus connu des votants (93% d’entre eux déclarent connaître le site). Google+, MySpace, et LinkedIn sont connus d’une majorité de votants quand Viadeo, Foursquare ou Instagram demeurent sous la barre des 50% de popularité.
Toutefois, entre connaître un réseau et le fréquenter, il y a tout un monde. Aucun des réseaux cités n’atteint les 50% en termes de fréquentation. Twitter et Google+ jouent des coudes autour des 45% avec un avantage à Twitter. LinkedIn est quant à lui fréquenté par 60 votants sur 180 soit 30%, ce qui est de douze points supérieur au score de son concurrent Viadeo. Instagram et MySpace ne sont fréquentés que par environ 8% des votants, avec un avantage à Instagram.
Quand il s’agit de partager ses données sur Facebook, 81% des votants ne le font qu’avec leurs amis (avec une moyenne de 170 amis). Ceux qui rendent leurs données consultables par tous représentent 9%, et sont à peine moins nombreux que ceux qui partagent les données avec les amis de leurs amis. Ces données sont pour la grande majorité des publications. Un facebookeur sur deux partage ses informations personnelles, 65% rendent leurs photos consultables, et les vidéos sont moins présentes, 40% des internautes les partageant sur leurs comptes.
Protection des données et avis sur Facebook
Toujours dans le cadre de notre sondage, 93% des votants déclarent savoir comment protéger l’accès à leurs données personnelles. Toutefois 71% se disent satisfaits de
Facebook, et les idées pour améliorer le site vont presque toujours vers la demande de plus de transparence ; plus de statistiques sur le nombre de vues en ce qui concerne une photo ou une vidéo, ou encore le retrait de la Timeline comme étant une obligation.
La liberté de ne pas choisir la Timeline (et de s’en tenir à la version plus ancienne) est une volonté qui s’exprime depuis la création de ladite Timeline. C’est une opinion, un avis, un goût, un « j’aime ». Il est assez ironique de voir que la meilleure machine à récolter des opinions soit aussi une puissante machine à ignorer les opinions qu’elle récolte.
Un réseau social, c’est quoi pour vous ?
Un réseau social est une plateforme de communautés interconnectées. Dans tout réseau social, nous avons des communautés rassemblées, des communautés qui partagent les mêmes centres d’intérêt, les mêmes passions, hobbies,… Ces communautés sont composées d’individus, de personnes comme vous et moi, qui créent des interactions : discussion, avis, débat, échange, partage,… C’est grâce à ces interactions qu’un réseau social prend vie.
A combien estime-t-on en Algérie les facebookeurs, tweeples et autres utilisateurs de social networks ?
Facebook est de loin le réseau social le plus utilisé en Algérie ! 78% des internautes sont sur Facebook… Nous sommes aujourd’hui à 3 600 000 utilisateurs. Pour Twitter, c’est plus compliqué, il n’est utilisé que par une certaine catégorie de personnes dite Geek. C’est un réseau qui a tendance à faire peur aux gens ! C’est du moins ce qu’ils nous disent souvent. Les réseaux professionnels, comme Linkedin et Viadeo, prennent de l’ampleur ces derniers mois. Mais malheureusement, je n’ai pas les chiffres exacts. Il y aussi les réseaux de partage d’images comme Instagram mais qui ne sont utilisés que par les possesseurs de smartphones, ce qui réduit de beaucoup le nombre d’utilisateurs.
Facebook essuie régulièrement des critiques. Pouvez-vous en citer quelques unes ?
Il y a deux critiques récurrentes. La première est relative à l’exploitation de nos données personnelles. A ce jour, personne ne sait vraiment ce que Facebook fait et comment il utilise nos données ! Quand on sait qu’une fois notre compte désactivé, nos données restent stockées, il y a de quoi se poser des questions… Cela dit, rien ne sert de psychoter dessus. Ca ne concerne pas uniquement Facebook ! A partir du moment où nous sommes connectés, nos données ne nous appartiennent plus. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est important de filtrer et de ne pas exposer toute sa vie sur Internet. Il faut aussi savoir ne pas franchir la frontière entre sa vie sociale dans la vie réelle et sa vie sociale virtuelle. La deuxième critique est un souci auquel nous sommes confrontés quotidiennement. Il s’agit des changements parfois inattendus établis par Facebook. Je conçois parfaitement le fait que pour évoluer, cette plateforme se doit d’améliorer ses services, mais avoir à changer de méthodologie et avertir les clients que telle fonction n’existe plus, à la longue … comment vous dire ça ? Ça saoule !
Google + : est-ce un naufrage ? Estce que des challengeurs sérieux commencent à apparaître ?
J’éviterais de parler de naufrage. Je ne veux pas me faire taper sur les doigts par les pros Google mais de là à parler de challengeur, je reste perplexe ! Aujourd’hui, aucun de nos clients ne souhaitent se lancer sur Google +. Ils sont plus ouverts à Twitter. D’ailleurs, même nos recommandations ne vont pas dans ce sens ! C’est un peu le réseau fantôme. Il y a bien évidement des utilisateurs algériens mais ils ne sont pas très actifs ou pas assez nombreux pour pouvoir interagir avec eux.
Les réseaux sociaux se démarquent-ils par des fonctionnalités différentes ou est-ce simplement une question d’image ?
La fonction de base est la même pour chaque réseau social à savoir connecter des personnes. Après, c’est vrai qu’il y a une différenciation de par les fonctionnalités : Facebook rassemble les amis, Linkedin met en exergue les relations professionnelles, Twitter joue sur l’instantanéité et l’échange de l’information,… Mais l’image est pour beaucoup ! Prenons l’exemple de Pinterest, un réseau social de partage d’images. Est-ce qu’au lancement le fondateur avait restreint sa cible aux femmes ? Et pourtant, c’est aujourd’hui une plateforme dominée par la cible féminine ! Je pense que c’est l’utilisateur qui détermine et appuie la fonctionnalité de chaque réseau, et pour assurer sa pérennité, le réseau évolue dans le sens de sa communauté.
Quel est le temps consacré en moyenne aux réseaux sociaux par l’internaute algérien ?
D’après une étude réalisée en interne, le temps moyen passé sur Facebook est de 30 minutes ! Cette donnée a été calculée hors Ramadan où les timings de connexion explosent. La consommation est plus importante au Nord plus particulièrement à Alger. En 2ème position, on retrouve les gens de l’Est et enfin ceux de l’Ouest qui consacre moins de temps à leur vie virtuelle.