A propos du contenu local
NTIC : quels acteurs font le contenu local ? De quoi avons-nous le plus besoin, selon vous ? D’informaticiens ? De blogueurs ? Quelles compétences font émerger du contenu local ?
Ali Kahlane : « A l’échelle d’un pays, le premier contenu internet dont nous aurons tous besoin, car immédiatement disponible et structurant socialement, est celui que l’administration et que toutes les institutions pourraient mettre en ligne au service du citoyen pour améliorer notre « vivre ensemble ». Le deuxième contenu, tout aussi utile et structurant économiquement, est celui que les entreprises et toutes les entités économiques pourraient mettre sur leur site web pour une meilleure visibilité de leurs produits et prestations. A l’échelle de l’individu, la possibilité de s’exprimer, communiquer, échanger, maintenir un blog ou tout simplement agrandir et entretenir ces réseaux sociaux contribuent indéniablement à un contenu local et national.
Le reste du contenu viendrait des professionnels de la communication en développant encore plus d’informations en ligne et/ou plus d’oeuvres culturelles ou littéraires. Avec l’avènement de la 3G ou 4G, les professionnels des TIC auront beaucoup à faire pour y développer des applications idoines. A ce propos, le lancement de nouveaux services innovants stimulera la demande pour l’Internet mobile. Celui-ci changera fondamentalement l’approche marketing. Le champ de bataille des opérateurs mobiles, pour améliorer leur revenu moyen par utilisateur (Arpu), n’aura plus comme base le coût à la minute mais la qualité de la connexion Internet mobile et surtout le contenu qu’ils offriront ou pas ».
A propos du FAUDTIC
NTIC : Que nous enseigne l’échec (ou en tout cas la non réussite) du FAUDTIC sur l’intérêt que nous portons sur le contenu DZ ?
Ali Kahlane : « Le Fonds d’Appropriation des Usages et du Développement des TIC a été la première action lancée dans le cadre du Plan e-Algérie avant même que le plan ne soit finalisé. Une loi spéciale l’avait mis en place à la fin de l’année 2008 pour financer d’une manière totale ou partielle des projets initiés par des personnes morales ou physiques, qu’elles soient de droit privé ou public. Il devait surtout prendre en charge le financement et l’aide aux start-up ainsi qu’au développement du contenu, en particulier. Si l’on exclut son utilisation par le Cyberparc de Sidi Abdallah pour l’hébergement de porteurs de projets et de start-up, ce fonds n’a pas été utilisé en dehors de cette tutelle.
Depuis sa création, il a lancé une seule fois un appel à candidature qui a duré 40 jours (du 20 novembre 2011 au 3 janvier 2012), le site www.faudtic.dz est bien opérationnel mais avec un contenu qui date de début 2012. Si nous ne faisons rien, comme par exemple le relancer tout de suite pour tous et dans une transparence totale, le FAUDTIC (comme toutes les bonnes idées qu’ont eues les différents Ministres de la Poste et des TIC depuis 2000), qui a été tué dans l’oeuf par une bureaucratie omniprésente et envahissante, serait alors tout simplement enterré par l’absence de bonne gouvernance ».
En conclusion : il en devient presque comique de ressasser l’historique des retards et des annonces sans suite qui se succèdent depuis quelques années… Toutefois, aux rires nerveux, nous préférons les coups de gueule, avec l’espoir candide que la marche vers le développement des TIC s’en trouve accélérée. « C’est avec entrain et plaisir que je me plierais aux jeux des questions et réponses, si cela peut contribuer à rajouter du contenu au contenu » nous écrivait Ali Kahlane en réponse à notre tout premier mail… Un plaisir partagé.