HB Technologies, leader dans la production et la personnalisation de cartes intelligentes
HB Technologies a été fondé en 2004 avec pour objectif l’implémentation d’un projet d’unité de production et de personnalisation de cartes intelligentes. Ses installations de production et de personnalisation furent achevées en fin 2006. Début 2007, l’entreprise met sur le marché les premières cartes au profit d’Algérie Poste, sous un environnement hautement sécurisé et selon les standards et normes internationaux. Impossible donc quand on évoque le paiement électronique de ne pas citer HB Technologies qui ne cesse de se développer dans le domaine du paiement électronique et de la signature numérique. N’TIC Magazine est donc allé à la rencontre de M. Hamid Benyoucef, Directeur Général de HB Technologies, qui nous a ouvert les portes de son entreprise.
M. Benyoucef, parlez-nous de HB Technologies.
HB Technologies est une entreprise familiale 100% algérienne. Aujourd’hui, elle emploie 120 personnes dont plus de 60% d’ingénieurs, produit plus de 40 millions de cartes par an avec une capacité de plus de 100 millions de cartes. Nous sommes donc pratiquement à 40% de taux de production. Notre chiffre d'affaires est d’environ 1 milliard de dinars. Nous faisons aussi un peu d’exportation dans plusieurs pays, notamment des cartes carburant pour l’Afrique dans environ 10 pays pour le groupe SHELL. Nous exportons aussi des puces 3G, nous sommes d’ailleurs sur le point de signer un grand contrat avec l’Europe. Tout cela grâce à nos ingénieurs et à la ressource humaine algérienne parce que exporter, aujourd’hui, n’est pas chose facile. Le transfert de technologie en Algérie n’existe pas. Celui qui veut acquérir la technologie doit la développer, c’est pour cela que j’insiste sur le fait que HB Technologies a son département de Recherche et Développement qui existe depuis plus de 10 ans et qui compte 6 docteurs et plus d’une quinzaine d’ingénieurs et de développeurs. Nos solutions sont développées localement et la technologie utilisée chez HB Technologies nous appartient. Aujourd’hui, nous avons
installé la signature électronique, la PKI (Public Key Infrastructure), au niveau du ministère de la justice et nous sommes sollicités par quelques institutions aussi dans ce sens-là.
Parlez-nous du lien entre la signature électronique et l'e-paiement.
On ne peut parler d’e-paiement sans PKI. C’est grâce à la PKI que l’échange de clés se fait entre deux ordinateurs, deux terminaux de paiement, etc. Aujourd’hui par exemple, nous pouvons récupérer notre casier judiciaire sur Internet en moins de 25 secondes grâce à la signature électronique, grâce à HB Technologies et au Ministère de la justice qui a fourni un gros travail. Il suffit de le vouloir pour pouvoir. Maintenant, en ce qui concerne le paiement électronique, le marché des cartes en Algérie est estimé à 9 millions de cartes. En ce début d’année, l’Etat a réagi en créant le GIE-Monétique qui essaiera de résoudre les problèmes existants et rattraper ainsi le retard accumulé.
Il y a plusieurs cartes qui sont en circulation mais leur utilisation reste limitée. Pourquoi selon vous ?
Prenons comme exemple Algérie Poste. Ils ont utilisé une bonne polique dès le début. Ils ont offert les cartes gratuitement à leurs clients et ont limité la distribution des chèques ce qui a conduit les gens à utiliser ces cartes-là. Maintenant, c’est devenu une habitude. On a un pays rempli de jeunes, des jeunes fans de tout ce qui touche aux nouvelles technologies. Cela veut dire que la population algérienne est prête à utiliser des cartes. Il faudrait seulement que l’Etat prenne son courage à deux mains et crée des organismes comme le GIE. Si l’Etat met la main à la poche pour mettre en place plus de TPE et de distributeurs de billets aux normes internationales, la population suivra. On compte seulement 1 000 DAB dans toute l’Algérie, avec des normes purement algériennes. Comment voulez-vous que les Algériens utilisent leurs cartes et que le procédé réussisse ? Cela serait en plus bénéfique que l'Etat exige que les DAB soient fabriqués en Algérie. Cela obligera les entreprises à créer des emplois et à diminuer leurs prix. Il faudra aussi assurer la sécurité des transactions pour pouvoir lancer la monétique. A mon avis, il faudra au moins 2 à 3 ans pour lancer de vraies opérations d’e-paiement et cela, si le GIE continue sur la cadence actuelle.
Comment voyez-vous l'avenir de la monétique en Algérie ?
D’ici 2-3 ans, dans le cas de la standardisation des procédés, la population algérienne suivra sans doute car elle reste fan de cette culture technologique et les entreprises, comme la nôtre, sont prêtes à passer le cap et à aller vers le paiement électronique. Il faudrait maintenant que les moyens nécessaires soient débloqués, avec les standards et la sécurité derrière. Je pense que le GIE est sur la bonne voie. Ne reste que les pouvoirs publics qui doivent aider les banques à faire des déploiements importants pour généraliser les moyens de paiement.
Concernant votre entreprise, comment tout cela va influer sur vos activités ?
La standardisation de la monétique sera une bouffée d'oxygène pour HB Technologies et pour les autres entreprises aussi. Dès que nous connaîtrons les standards qui doivent être respectés, nous saurons dans quelle direction aller. La technologie évolue et reste chère donc on ne peut se permettre d’acheter des puces et attendre. Tout cela dépendra de la standardisation qui va être mise en place.
En tant que producteurs algériens, comment envisagez-vous l’ouverture de ce marché par rapport à vos concurrents qui sont des entreprises étrangères ?
Avant la crise financière, beaucoup de personnes disaient que l’Algérie était intouchable. Les autres pays ont l’habitude de tomber et de se relever à chaque fois mais nous, si on s’effondre, on ne se relèvera pas facilement. Heureusement pour cette fois, il y a eu une réaction globale de la société et du gouvernement, suite à cette crise, qui commencent à prendre conscience du fait que ramener tout de l’étranger constitue un problème. Donc, aujourd’hui, favoriser le travail en Algérie est une nécessité pour agrandir le marché de l’emploi. C’est dans ce sens qu’un marché ouvert constitue un réel danger. C’est pour cela qu’il faut demander aux entreprises étrangères qui veulent conquérir le marché de venir s’installer ici.
HB Technologies ne fournit pas que des cartes à puces ou des cartes de paiement. Parlez-nous donc de vos autres activités ?
Nous travaillons sur plusieurs domaines entre le e-paiement, la sécurité des transactions, les transactions via TPE,... De plus, nous avons créé une panoplie de logiciels développés au sein de notre entreprise, signature électronique incluse, et on compte lancer de nouveaux produits fin 2015. Notamment une clé USB sécurisée qu’on a créé ici et qui est accompagnée d’un système de sécurité. Après trois tentatives d’accès infructueuses, la clé se bloque et un code PUK sera nécessaire pour la débloquer. Cela réduira le risque lié aux données personnelles en cas de perte de la clé. On y travaille depuis 2 ans et c’est un produit 100% algérien. On lancera aussi le disque dur sécurisé fin 2015 où la sécurisation des données se fera à travers du cryptage.