Les nouvelles technologies au service de l’administration : entre constat et espoirs...

Numéro dossier: 103

Index de l'article

 FINI LE PAPIER CARBONE, BONJOUR LE PARTAGE DE DONNÉES

Techniquement, le ministère de l’intérieur a entrepris la numérisation de tous les documents d’état civil, et toutes les archives de toutes communes du pays ont été reliées par un serveur centralisé à Alger. Cette initiative a permis le partage des données entre localités et l’accès à celles-ci de n’importe quelle commune du pays. Des notions auxquelles la tutelle n’était pas préparée. Une mesure qui a mené l’administration algérienne dans une nouvelle ère, celle du numérique. Cela dit, la tâche n’a pas été facile. Commune par commune, le passage au numérique s’est fait graduellement sous le regard bienveillant du ministre de l’intérieur. Le premier responsable du secteur s’est maintes fois déplacé dans l’Algérie profonde pour mesurer l’état d’avancement de l’opération.

De Tizi Ouzou à Bouira en passant par Alger et bien d’autres villes du pays, toujours secondé par le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. C’est dire l’importance donnée à la campagne. D’ailleurs, la décision de passer à un registre national d’état civil a été prise en haut lieu. Ce n’est ni plus ni moins qu’au conseil des ministres que la décision a été entérinée d’instituer un registre national d’état civil informatisé et relié à toutes les communes et à tous les consulats d’Algérie. Une décision aux relents politiques comme il en faudrait plein d’autres.


DES UTILISATIONS MULTIPLES

Enfin la numérisation des documents d’état civil permet des utilisations multiples à tous les niveaux de l’Etat. En effet, le recensement des populations en devient un jeu d’enfants alors que les précédentes campagnes de ce type prenaient des mois de travail. Idem pour les erreurs qui peuvent en découler. De plus, la transcription en temps réel sur le registre de la commune de naissance des décès, des mariages, des divorces, rend l’accès à certaines données des plus faciles. Densité de la population, répartition par ville ou par sexe, par tranche d’âge, tout devient possible et facile. Des données d’une importance considérable notamment dans le cadre de politiques de planification : nombre d’écoles à construire par communes, nombre d’hôpitaux, universités, etc. Ajoutez à cela la sacrosainte lutte contre le trafic de papiers. L’informatisation l’a rendue des plus difficiles en minimisant l’intervention humaine.


AADL, JUSTICE, ÉDUCATION, COMMERCE : CES ADMINISTRATIONS QUI ONT CHOISI LE NUMÉRIQUE

Plusieurs administrations publiques, et pas des moindres, se sont tournées vers les TIC pour moderniser leurs services. C’est ce qu’on appelle l’effet domino. Le ministère de l’habitat, très sollicité en ce moment, a été l’un de ceux qui ont opté pour le tout numérique, avec des résultats plus que probants. On se souvient encore des longues files d’attente de souscripteurs au programme AADL, en 2001. De ces personnes accrochées à leurs dossiers des heures et des jours durant, dans l’espoir d’obtenir un logement. Des images choquantes qui avaient montré les limites de l’administration algérienne dans la gestion de projets d’envergure.

Qu’à cela ne tienne, en 2013, lorsque le ministère de l’habitat relance le programme, c’est via Internet que tout doit se faire. Des encarts publicitaires sont achetés dans les journaux pour expliquer les procédures, mais c’est sur Internet que les inscriptions se font. Même les dossiers papiers, censés être remis au niveau des centres mis à la disposition des citoyens par le ministère de l’habitat, sont envoyés par poste. Une manière de faire qui en a laissé plus d’un sceptique, mais force est de constater que le pari est en passe d’être remporté par le ministère de tutelle.

Plus de 300 000 inscrits, et très peu de déçus. Des procédures assouplies, un gain de temps et d’argent et une organisation plutôt correcte. Nous sommes loin de la catastrophe administrative qu’avait engendré le même programme en 2001, lorsque les pauvres citoyens avaient dû prendre des congés pour souscrire au programme.