Même si le débit à la connexion ADSL s'est amélioré sensiblement par rapport aux derniers quatre jours, au grand bonheur des internautes, les perturbations persistent et le débit ne suffit que pour une simple connexion, alors que les téléchargements sont quasi impossibles.
Pour rassurer ses nombreux clients, le groupe Algérie Télécom, qui a à charge le bouquet Djaweb comprenant les 3 plates formes Easy, Fawri et Anis a rendu public dimanche un communiqué dans lequel il revient sur cette perturbation causée par une défaillance en mer du support international SMW4, reliant l'Algérie au réseau international.
AT précise qu'une équipe technique dotée de moyens adéquats est à pied d'oeuvre afin de rétablir la connexion. Cette mission, selon l'opérateur public de téléphonie mobile, n'est pas de tout repos en raison de l'emplacement du câble. Le réseau en question, long de 20 000 km et composé de deux paires de fibres optiques monomodes pour une capacité potentielle de 640Gbit/s et qui compte des points d'atterrissement dans 14 pays d'Europe, d'Asie et d'Afrique du nord. En Algérie, l'option pour le système SMW4, conçu à partir de la technologie DWDM, a été l'une des décisions les plus importantes prises par le groupe Algérie Télécom comme solution à la désolation imposée par le séisme de Boumerdes en mai 2003. Algérie Télécom rappelle à cet effet, les grandes perturbations engendrées par ces catastrophes naturelles, sur le trafic international véhiculé par la station El Djamila d'Alger, point d'atterrissement de ses deux câbles sous-marins ALPAL2 et SMW2. Afin d'éviter ces situations et protéger l'interconnexion de l'Algérie avec le vieux continent et sécuriser ses relations internationales dans le domaine du trafic voix et données, Algérie Télécom, ajoute le communiqué, a opté pour la diversification de ses sites d'atterrissement. Dans cette optique, le second point réalisé à Sidi Salem à Annaba permet ainsi de mieux sécuriser le trafic international, via le câble ALPAL2, et également de prendre en charge celui assuré par SMW2.
Même si «ce retour à la normale» a été accueilli favorablement par les internautes, chez les gérants de cybercafés et autres espaces Internet, c'est la grande déception. En effet, depuis cette perturbation, nombreux d'entre eux ont été contraints au chômage forcé et ont fermé boutique alors que d'autres, qui arrivaient à revevoir un faible débit, ont vu ainsi leur chiffre d'affaires réduit. Une occasion exploitée par certains pour entreprendre l'entretien de leur matériel. Partout dans la ville d'Oran, les gérants de cybercafés, notamment ceux versant un loyer souvent fort avancent que ne pas ouvrir boutique durant quatre jours équivaut à 10.000 DA de pertes. Du coup, ils estiment que même les explications techniques avancées sur la rupture d'un câble sous marin de la fibre optique reliant l'Algérie au réseau international et qui a nécessité la mobilisation d'équipes d'intervention ne peuvent pas compenser leur manque à gagner.
Ils estiment qu'Algérie Télécom doit compenser cette durée d'inactivité en remettant à plus tard la date de l'expiration de l'abonnement. «Aujourd'hui, nous sommes au 4ème jour et personne ne peut avancer un délai d'un retour à la normale de la connexion. Si cela devait encore perdurer, notre déficit augmentera d'avantage», a expliqué un gérant d'un cybercafé à Gambetta, offrant à sa clientèle un matériel de qualité et un débit de 2 gigas. «Comment vais-je faire pour amortir mon investissement, moi qui m'efforce à veiller jusqu'à 2 heures du matin pour atteindre une recette optimale ?», dira un autre gérant qui vient de s'installer du côté de Choupot et qui affirme que sa clientèle est constituée surtout de femmes devenues abonnées pour pouvoir discuter «on live» avec leurs enfants installés à l'étranger.
Source: Le Quotidien d'Oran