Plus de 400 millions de membres et 800 millions de dollars en 2009. Les attaques que subit Facebook sur sa gestion de la vie privée de ses membres ne freinent pas la bonne marche des affaires.
Le milliard de dollars serait-il à portée de main de Facebook? En 2009, le réseau social devrait générer un chiffre d'affaires proche de 800 millions de dollars, révèle ce 18 juin l’agence de presse Reuters. Bien plus que les 600 à 700 millions estimés précédement. Merci qui ? Merci les 400 millions de membres inscrits sur Facebook (en février 2010). Ceux que Mark Zuckerberg, fondateur de la plate-forme et aujourd'hui âgé de 26 ans, appelait des « putain d’abrutis »* en 2004, deux ans avant la création du site de réseautage, sans soupçonner encore les millions de dollars qu’ils pouvaient représenter.
De Bono à Microsoft, tous investissent des millions dans Facebook
Cofondateur du mythique (et défunt) Netscape, Marc Andreessen affirmait l’année dernière, sur le blog Inside Facebook, que le réseau social « atteindrait les 500 millions de dollars de revenus en 2009 […] et que les employés qui vendent leurs parts aujourd’hui font une erreur. » Bien inspiré donc, l’entrepreneur qui fait partie depuis 2008 du conseil d’administration du site avait-il seulement imaginé le milliard de dollars de chiffre d’affaires potentiel dès 2010? Mais il n’est pas le seul à avoir été bien inspiré, à l’image de Microsoft, du milliardaire chinois Li Ka-Shing, du Russe Sky Digital Technologies et tout récemment de Bono, le chanteur de U2, qui ont tous investi des millions dans le site.
L’ascension de Facebook ne date pas d’aujourd’hui, bien évidement, mais elle a visiblement été sous-estimée, et cela d’autant plus que n’étant pas côté en bourse, il est difficile de prévoir les (excellents) résultats du site mais aussi d'en vérifier la validité.
Addictif : quitter Facebook, c’est « comme arrêter de fumer »
Compte-tenu de la folie facebookienne qui anime le Web - le site est le premier site visité sur Internet selon le classement établi par Google -, ces résultats ne sont pas étonnants. Le manque de respect dont fait preuve le réseau social envers la vie privée de ses membres ne les empêche pas d’y rester inscrits. Les initiatives lancées, telle que « Quit Facebook Day », n’ont finalement que très peu d’impact (30 000 membres du réseau se seraient vraisemblablement désinscrits le 31 mai 2010) sur le nombre total d’inscrits.
Et pourtant, personne n’est dupe. Les témoignages d’internautes drogués au réseau social, mécontents de la politique du site, ne cessent d’affluer, et ce en dépit des dernières modifications faites par le site sur sa politique en matière de vie privée. Les canadiens à l’initiative de Quit Facebook Day avaient d’ailleurs trouvé une comparaison très juste au sujet de ce site « très franchement addictif » : quitter Facbook, « c’est comme arrêter de fumer ».
Plus officiellement, Alex Türk, hier, lors du rapport annuel de la CNIL, a avoué que « la philosophie même du système [lui posait] problème ». Le président de la Commission nationale de l'Informatique et des libertés, inquiet de la montée des réseaux sociaux, a d’ailleurs déclaré « s’être engagé dans une action au niveau européen pour mettre en place des systèmes qui protégeraient la vie privée » des utilisateurs.
* Extrait malencontreusement dévoilé d’une des conversations électroniques de Mark Zuckerberg en 2004 : « J’ai près de 4 000 adresses mail, photos… Les gens me les ont données, j’ignore pourquoi. Ils me font confiance. Putain d’abrutis. »
Source: Silicon