Entretien avec M. Chambi Raouf, membre de l’équipe algérienne à Imagine Cup 2010

« Il n’y avait pas de différence de niveau entre nos idées et celles des autres »



Parlez-nous du projet que vous avez présenté au tournoi Imagine Cup 2010.

Notre équipe a présenté un projet en rapport avec la vision artificielle. Le logiciel que nous avons mis au point donnait la possibilité à un utilisateur d’ordinateur de faire des commandes uniquement en utilisant des gestes et donc sans avoir recours à un clavier ou à utiliser sa voix. Le programme répond aux mouvements de la main qu’il interprète comme des commandes spécifiques. Il y a, par exemple, des mouvements à faire face à l’écran pour que l’ordinateur comprenne qu’il fallait ouvrir ou fermer une page. Il s’agit donc d’un outil destiné aux handicapés et qui devait leur permettre d’utiliser un ordinateur.

Comment s’est passé le tournoi et quels enseignements en avez-vous tirés ?

Imagine Cup 2010 s’est passé dans de très bonnes conditions et nous avons été très bien accueillis sur place. Nous avons constaté ensuite que des groupes se formaient naturellement selon les cultures. Les représentants des pays arabes se réunissaient régulièrement de même que ceux de la région Europe ou Amérique formaient leurs propres groupes. Cela n’a pas empêché, bien sûr, les participants d’entrer en contact les uns avec les autres et d’échanger des points de vue sur des questions qui les intéressaient dans leurs domaines de spécialité. Imagine Cup, c’est aussi un rendez-vous où chaque équipe représente son pays. Nous, algériens, étions justement dans ce même état d’esprit.
Concernant les enseignements à tirer, je pense que ce qu’il y avait à retenir, c’est que le tournoi Imagine Cup est une opportunité pour beaucoup d’entreprises à la recherche de jeunes talents. Ce qui semble tout à fait normal, d’ailleurs. Malheureusement, du côté des entreprises algériennes, nous n’avons pas constaté qu’il y avait ce genre de reflexe contrairement à celles des autres pays. La chose est probablement due au fait que l’Algérie ne soit pas un pays où il y a beaucoup de développement dans le domaine des logiciels. D’autre part, ce que nous avions constaté lors du tournoi Imagine Cup, c’est qu’il n’y avait pas une différence de niveau entre les idées de l’équipe algérienne et celles des autres équipes. Les seules différences résidaient dans les moyens techniques.

Une année après votre participation au tournoi, qu’est-ce qui a changé pour vous ?

Aujourd’hui, je suis Microsoft Student Partner (MSP). Un MSP n’est pas un employé de Microsoft mais il représente la marque au niveau des universités et fait connaître, entre autres, ses nouveautés. Il participe aussi à l’organisation de certains événements de Microsoft. L’expérience que j’ai eue au tournoi a été très enrichissante pour moi car j’ai eu l’opportunité de voir de plus près ce qui se passe dans le domaine des technologies à travers le monde. En ce moment, je suis en deuxième année Master, spécialité réseau et systèmes distribués, à l’université de Bab Ezzouar. Je souhaite terminer mes études et me former davantage. L’idée de créer ma propre entreprise n’est pas à exclure en tout cas.

N'TIC 54 / AVRIL 2011