Le .dz n’arrive pas à décoller


Le nom de domaine .dz est censé incarner l’identité nationale des sites algériens sur le Web. Pourtant, il n’attire pas grand monde. C’est le constat unanimement fait par les acteurs du secteur des TIC.


Malgré plusieurs campagnes de charme du Cerist, des déclarations fracassantes des ministres qui se sont succédés à la tête du département, l’Algérie est toujours au point de départ. E-Algérie a aussi été confectionné dans le sens de la promotion du .dz pour que toutes les entreprises privées ou publiques, petites ou grandes, utilisent le site web pour faire connaître leurs sociétés et mettre en ligne leurs produits et services, tout en préparant l’avènement du commerce électronique. Le document a même mentionné que l’objectif spécifique est l’amélioration « de la visibilité de l’Algérie sur Internet à travers une gestion efficace du nom de domaine .dz ».

Il était même question de « créer une agence de gestion du nom de domaine .dz » et de « lancer une opération d’envergure nationale pour atteindre un million de noms de domaine sous .dz, dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013 ». Aujourd’hui, toutes ces bonnes intentions sont restées au stade d’un bon document qui a été rangé dans un tiroir. Les statistiques les plus récentes font état d’une triste réalité. Noms de domaines enregistrés : 4 100. Sites web en .dz : 950. Sites web algériens autres que .dz : 67 000 ! Certains sites algériens, y compris ceux des institutions officielles, recourent à des adresses de type générique comme le « .com » (le plus utilisé) et le « .org » (pour les organisations) où on peut facilement s’acquérir d’une adresse en une ou deux minutes seulement!

A titre d’exemple, citons pour illustrer nos propos marwakf-dz.org, le site officiel du ministère des affaires religieuses ou le dz est mentionné mais suivi du .org et mem-algeria.org, celui du ministère de l’énergie et des mines où le dz n’est même pas mentionné. Pourtant, ce sont deux ministères de la République algérienne, non ?!


L’Etat lui-même ne donne pas l’exemple !


Quand l’Etat lui-même ne donne pas l’exemple, comment envisager que les opérateurs économiques donnent du crédit à ce genre d’opération ? Les hébergeurs étrangers offrent de nombreuses facilitations inhérentes à la simplicité des procédures d’enregistrement et d’hébergement, la rapidité d’accès et la visibilité des sites web. Les opérateurs déplorent le manque de communication autour du domaine algérien et les coûts élevés de la bande passante. La majorité nous ont dit qu’ils ont appris la promotion du .dz dans des articles de presse et généralement suite à des discours ministériels ou des événements de type colloques et séminaires.

L’hébergement d’une adresse en .dz coûte entre 30 000 à 110 000 dinars l’année. Un avantage a été mis en avant pour développer les sites web en Algérie par des Algériens : ne pas payer la TVA. Mais cette mesure n’est pas suffisante pour dissuader les Algériens à revenir ou adopter le .dz. On a été ainsi jusque-là en présence d’effets d’annonce appuyés à grand renfort médiatique. Ce qui freine aussi, c’est que l’administration électronique et le commerce on line tarde à se concrétiser. C’est l’usage des TIC et en particulier celui d’Internet qui donne une administration de meilleure qualité. Une volonté politique et des ambitions doivent guider l’action.

Il est impératif de sortir l’Algérie numérique de l’anonymat avec des sites web, des portails, des blogs et une promotion efficace du .dz.

Kamel RAHMOUNI