C'est en présence de nombreux spécialistes qu'a eu lieu hier la 5e édition du Symposium International sur la Cybercriminalité avec de nombreux débats autour de "La Cybersécurité au Service du Développement Economique et des Infrastructures Critiques".
L'Algérie est en plein boom numérique et cela n'est pas sans conséquences. C'est en tout cas ce qui est ressorti des débats qui ont pris place au Centre International des Conférences d'Alger dans la journée d'hier. Le symposium a commencé par une présentation du projet Glacy +, un programme mis en place par le Conseil Européen dans le cadre de la convention de Budapest portant sur le numérique. Celle-ci a pour objectif de protéger les droits des utilisateurs d'internet et vise à combattre toute sorte d'infractions commises à partir d'outils informatiques. Le programme Glacy + est selon le Colonel Alain Sevilla, expert en Cybersécurité et Cyberdéfense déjà déployé dans plusieurs pays notamment le Maroc et le Sénégal, il vise à former les organismes de sécurité locaux à la lutte contre la cybercriminalité. Le Colonel Alain Sevilla a notamment émis le souhait de voir l'Algérie adhérer à la convention de Budapest ainsi qu'à ce programme.
" Il nous faut aller chercher nos données chez Facebook"
Les réseaux sociaux ont occupé une large place dans les débats puisque le second panel de la matinée portait sur "Les risques d'utilisation des médias sociaux dans le domaine économique". Le Dr. Ali Kahlane a commencé par dresser un état des lieux de la place qu'occupent les médias sociaux dans le monde et en Algérie en particulier. Il a notamment affirmé qu' « En 2025 nous passerons plus de temps ‘’connectés’’ qu’à dormir ». De son côté Karim Khelouiati, CEO de KooTeo n'a pas eu le choix que de confirmer tout en regrettant l'absence d'organismes dédiés au calcul de nos statistiques d'utilisation du numérique. Il a également déploré la main mise de pays étrangers sur nos données personnelles. Khelouiati a en outre suggéré le déploiement d'une campagne de sensibilisation nationale appelant à abandonner Facebook pour se tourner vers des modèles à l'image de VKontakte, réseau social utilisé en Russie.
Par ailleurs, Karim Embarek, fondateur d'Algeria 2.0 a mis l'accent sur l'aspect comportemental que l'on doit avoir sur les réseaux sociaux afin de protéger au mieux son identité numérique et de divulguer un minimum d'informations personnelles. Le consultant en nouvelles technologies, Iheb Tekkour, a lui terminé en rappelant que la collecte des données personnelles reste un atout puisqu'elle aide les entreprises à proposer des services et produits au plus près des besoins du client.