« Dans le domaine technique, les femmes ont parfois du mal à être prises au sérieux »
Notre dossier sur l'entrepreneuriat numérique chez les Algériennes nous a amenés à réaliser des entretiens avec 3 entrepreneures abouties. Nous vous livrons aujourd'hui notre rencontre avec Majda Nafissa Rahal, co-organisatrice de l'édition 2016 des Algeria Web Awards. Dans cet entretien, elle revient sur sa perception de l’entrepreneuriat féminin dans le monde des nouvelles technologies. Pour avoir mené son aventure entrepreneuriale dans le web alors qu’elle était lycéenne, elle livre, aujourd’hui un témoignage percutant sur la question.
Quelle est la place de la femme algérienne dans le domaine des TIC's en Algérie ?
La femme algérienne occupe une place dans tous les domaines, y compris celui de l’entrepreneuriat dans les TIC. Chaque année, les universités algériennes forment des milliers d’ingénieurs/master ou de licenciés dans les métiers des TIC, dont une grande partie sont des femmes. Le nombre de celles qui choisissent de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale reste assez réduit, mais les femmes sont indéniablement présentes dans ce domaine.
Comparativement à d’autres pays similaires au nôtre, peut-on dire qu’on est bien classés ?
En l’absence de données à ce sujet à ma connaissance, je suis incapable de faire un classement à proprement parler. Tout ce que je peux offrir est mon observation. En avril dernier s’est tenue à Alger la conférence Arab Women in Computing, et qui a vu la venue de plusieurs femmes entrepreneurs en TIC de tout le monde arabe. En échangeant avec ces femmes, j’ai pu constater que nous sommes à peu près au même niveau que nos voisins marocains et tunisiens mais des pays comme le Liban, la Jordanie ou encore l’Egypte ont une relative avance sur nous.
Vous baignez depuis quelques temps dans l’environnement entrepreneurial sur le web. Quel est le profil des femmes entrepreneures dans le domaine des nouvelles technologies ?
Il me semble qu’elles ont les traits communs à tous les entrepreneurs, femmes et hommes. Elles ont des idées et une volonté de les mener à bout. Elles sont tenaces, responsables et motivées. Plus particulièrement dans ce domaine, elles ont une vision pour une Algérie de demain où les TIC occupent la place qu’il se doit. Il me semble que beaucoup de femmes dans ce domaine s’orientent vers tout ce qu’on appelle le « digital », très en vogue en ce moment. Je pense par exemple à Yasmine Bouchène, Sara Mehchem ou encore Leila Akli toutes trois gérantes de leurs agences dans ce domaine.