Konnichiwa ! On ne l’écrira jamais assez : il y a deux sortes de personnes dans le monde ; celles qui adorent Pokémon, et celles qui n’y ont jamais vraiment joué. En 1996, le microcosme vidéo-ludique accueillait ce qui allait devenir un phénomène planétaire. La fièvre Pokémon s’est propagée sur 5 continents, a généré des fatwas, des produits dérivés, une série animée d’une niaiserie sans nom, et un des systèmes de jeu les plus mûrs et les plus aboutis depuis l’invention du jeu d’échec. Oui, Pokémon est un joyeux de jeu de rôle habillé par un skin mangaesque qui lui a valu des moqueries ignorantes, mais la série des jeux, elle, contient des mécaniques inoxydables, complexes, intelligentes et subtiles (et c’est un rôliste, fan des Elder Scrolls, Dragon Quest et du Witcher qui le dit).
Toute une génération de joueurs peut encore citer les 150 premières espèces des monstres Pokémon, se rappelle des labyrinthes de chaque donjon, de l’emplacement de chaque oiseau légendaire, et du nom de toutes les attaques choisies pour battre l’Elite des 4…une série mythique. Les prochaines moutures Pokémon, à savoir les versions Blanche 2 et Noire 2, sont prévues pour le 21 octobre 2012. Hors de question d’attendre encore deux mois alors que la version japonaise est disponible. C’est donc sur une ROM en version originale partiellement patchée en anglais que nous avons décortiqué le retour de la saga sur les nomades de Nintendo. Place au test.
649 ! Ils sont 649 ! Pour ceux qui les ont laissés à 150, ou à 251 avec les excellentes versions Or et Argent (facilement les meilleurs jeux de la GameBoy Color), les Pokémon ont accueilli de plus en plus de créatures dans leurs rangs… en 16 ans ! Pour ceux qui auront perdu le train Pokémon à la génération GameBoy Advance, le reprendre à la génération 5 est à la fois un choc et un plaisir nostalgique. On ne reconnait ni la carte, ni les créatures, ni les personnages, et pourtant, on est en terrain connu. On se prend dans la figure toutes les évolutions stratégiques, tous les ajouts dans le gameplay qui devient désormais d’une richesse qui vous ferait passer le règlement du cricket (que personne ne comprend à part les arbitres de cricket) pour une franche rigolade.
Pour ceux qui auront titillé les versions Blanche et Noire l’an dernier, le dépaysement est beaucoup moins flagrant. La charte graphique est en effet directement issue des moutures de 2011. La région d’Unys dans laquelle on évolue présente des environnements naturels attendus ; plaines, montagnes, océans, caves… qui changent selon le temps qu’il fait, mais aussi selon les saisons. La vraie surprise vient toutefois des environnements urbains. Les villes sont désormais bien plus imposantes, avec des gratte-ciels, des tours, et même des égouts. L’ensemble bénéficie d’une réalisation assez remarquable sur Nintendo DS, et on se laisse emporter de découverte en découverte dans un jeu de rôle à l’architecture fixée dans le formol.
Certaines choses ne changent jamais...
Un professeur (une femme pour ces versions) vous introduit au monde merveilleux des Pokémon. On choisit entre un garçon et une fille et on nomme notre personnage ainsi que son rival (à qui l’on a vite fait de donner un nom d’oiseau) et c’est parti…ou presque. On fait en effet rapidement un choix déterminant pour le reste de l’aventure : avec quel Pokémon démarrer ? Le « starter » est un élément toujours aussi central dans la construction de son équipe de monstres. Ces derniers ont chacun un ou plusieurs types, et leurs forces et faiblesses découlent de ces types. Par exemple, un Pokémon de type plante est faible face à un type feu, et fort face à un type eau. Ayant fais le jeu en version japonaise, je ne garde aucun souvenir de leurs noms, aux trois starters que propose le jeu, mais il s’agit des mêmes que pour les versions Blanche et Noire...petit bémol.
Je garde toutefois le souvenir de la progression dans le jeu. Le but est de devenir un maître Pokémon en capturant un maximum de créatures et en remportant des batailles contre les 8 leaders de la région. Une fois les 8 badges obtenus (un par leader), il restera l’Elite des 4 et le champion régional à remettre à leur place. Evidemment, les choses ne vont pas être aussi simples, car une organisation criminelle appelée Team Plasma compte utiliser la puissance d’un Pokémon légendaire pour
asservir tous les Pokémon…Tadaaa! C’est exactement (ou presque) l’architecture des tous premiers opus, le tout avec des dialogues (pour ceux que le patch anglais prend en charge) toujours aussi niaiseux et une approche qui ne se prend pas une seule seconde au sérieux. Toutefois, du sérieux il va vous en falloir si vous compter triompher des meilleurs dresseurs que vous oppose le jeu.
…et d’autres ne seront plus jamais comme avant
En plus du type, un Pokémon possède des statistiques : Attaque, Défense, Attaque spéciale, Défense spéciale, et vitesse. Ces statistiques sont centrales dans la gestion d’une équipe de monstres, et augmentent à chaque fois que votre créature monte d’un niveau, ce qui se fait en gagnant de l’expérience à l’issu des combats. Première nouveauté, la quantité d’expérience gagnée ne dépend pas uniquement de votre adversaire, mais de la différence entre votre niveau et celui de l’adversaire. Concrètement, contre le même ennemi, un Pokémon de niveau 20 gagnera plus de points d’expérience qu’un Pokémon de niveau 40.
Qu’est ce que cela implique ? Tout simplement que contre un adversaire puissant, il ne suffira pas de faire plein de combats pour augmenter votre niveau, car les points d’expérience gagnés à partir d’un certain stade deviennent négligeables. Il faudra donc repenser les attaques que l’on apprend à ses Pokémon, et deuxième nouveauté, il est désormais possible d’utiliser les Capsules Techniques un nombre illimité de fois. Ces Capsules permettent d’enseigner différentes attaques à ses monstres (chaque Pokémon peut apprendre jusqu’à 4 attaques), quand dans les générations précédentes, elles ne pouvaient être utilisées qu’une seule fois. On peut désormais jongler entre les différentes techniques pour s’adapter aux situations.
Vais-je opter pour une approche défensive ? Vais-je viser les statistiques ennemies en optant pour des techniques qui diminuent la défense ou la vitesse ? Vais-je essayer d’endormir ou de paralyser l’adversaire ? Comment éviter d’encaisser la combinaison d’attaques ennemies ? Quelles sont les faiblesses de mon Pokémon de type acier/combat ? Quel objet devrais-je lui équiper, quelque chose pour se soigner, ou quelque chose qui booste son attaque ? Où puis-je capturer un Pokémon de type ténèbres ? Une fois que vous pensez avoir atteint la perfection, une nouvelle règle est introduite, du genre : combat à trois contre trois, en sachant que l’attaque principale de votre meilleur Pokémon (attaque séisme ou surf) peut abattre ses propres alliés en un seul coup… KUSO !
En conclusion, Pokémon Version Noire 2/ Blanche 2 sont riches, très riches, mais très accessibles. Pas besoin de connaitre les anciennes versions pour se lancer (bien que la trame scénaristique, aussi anecdotique soit elle, se continue avec celle des versions Blanche et Noire). Le test n’a pas évoqué la foultitude d’à côtés que propose le jeu, comme la capacité de participer au tournage de films Pokémon, le but étant de suivre le script, ou encore d’intégrer une comédie musicale, des concours de beauté et démonstrations diverses, des mini jeux, des tournois intégrant des règles spéciales…et la liste n’est même pas exhaustive. Le catalogue de la Nintendo DS, gangréné par les jeux Mon Petit Poney et Dora l’Exploratrice, possède aussi ses perles vidéo-ludiques. Ces versions Pokémon ont leur propre univers, et nous servent un gameplay tout bonnement divin. Un plaisir à ne pas bouder une fois que l’on dépasse le kitch de la réalisation. Sayounara !
On s’attend rarement à rencontrer des sorties mémorables au mois d’Août, les plus gros blockbusters se positionnant généralement à l’approche des fêtes. Toutefois, certains développeurs savent que le gamer vampire n’a que faire des plaisirs estivaux. Lui n’entrevoit la lumière du soleil qu’à l’aube, après une nuitée à dessouder du zombi, de la vermine extraterrestre communiste, ou autres tortues (si si, Mario se bat contre des tortues !). S’il faut retenir 3 sorties aoûtiennes, on parlera de :
Sleeping Dogs
Affronter les Triades chinoises…si cette idée vous a traversé la tête dans un moment d’égarement, un mécanisme de rétro contrôle vous a certainement soufflé son corolaire : « oublies ça, mauvaise idée ». Pourtant, Wei Shen, notre enquêteur de héro, n’écoute pas ce que lui susurre le bon sens et nous lance dans un jeu d’action en monde ouvert (Type GTA) édité par Square Enix, développé par United Front Games (à qui l’on doit Little Big Planet) et qui envoie du très très lourd. Une réalisation qui promet monts et merveilles et un gameplay des plus dynamiques sont ce que l’on attend de cette nouvelle licence. Dispo depuis le 17
août.
Darksiders II
Ah Darksiders ! Quels souvenirs ! Un peu de Zelda dans la progression, un peu de God of War dans les combats…un peu de plateforme et de Portal dans les énigmes…du cel shading et ce héro tourmenté à la classe légendaire…et quel cheval ! Le premier opus Darksiders sorti en 2010 est un petit bijou de jeu vidéo, et les attentes concernant sa suite sont à la hauteur de la qualité du premier. On incarne cette fois-ci un personnage plus sombre que War (si cela est possible), à savoir Death, et
il faut dire qu’il en jette un maximum à travers les vidéos de présentation. Le système de jeu a aussi gagné des éléments propres au jeu de rôle, tout en restant une compilation de genre harmonieuse. Sortie le 21 août, à surveiller de très près.
Risen 2 : Dark Waters
Risen est un jeu de rôle à l’occidentale. Le premier opus était particulièrement exigeant, en nous propulsant dans un monde hostile où le joueur doit survivre avec son avatar en se débrouillant avec ce qu’il trouve, et en s’alliant avec les bonnes personnes pour s’en sortir. Un titre formidable, crédible, et réussi sur PC. Sa suite fait évoluer le concept, rend les phases de combat moins laborieuses. Alors qu’il faille appréhender ce genre de jeux comme une expérience, davantage que comme un simple divertissement, ce second opus abandonne une partie de ce qui fait le sel du genre en essayant de s’ouvrir à un plus grand public. Un jeu de séduction dangereux, disponible depuis le 2 août.