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De nombreux médias traditionnels accusent nombre de partisans du journalisme citoyen de manquer de l'objectivité nécessaire à la pratique du journalisme. Le journalisme citoyen a aussi été critiqué récemment dans le domaine universitaire, notamment par Vincent Maher, dirigeant du New Media Lab de l'Université Rhodes, qui a souligné plusieurs faiblesses parmi les revendications des journalistes citoyens, qu'il résume comme « the three deadly Es : ethics, economics and epistemology » (les trois ‘‘E’’ fatals : éthique, économie et épistémologie). Cet article a été largement critiqué par la presse et la blogosphère.
Même les partisans les plus ardents du journalisme citoyen en reconnaissent les faiblesses et les limites : « L’avantage, c’est qu’un citoyen journaliste sera capable de publier quelque chose qu’un journal aura peur d’imprimer. L’inconvénient, c’est que la vérification des faits se fait après publication », explique un expert averti de la question.
Pas que des avantages !
L'impact sur le métier est attesté, entre autres, par une récente étude de l'Organisation internationale du travail à Genève, qui souligne combien le journalisme subit une profonde mutation depuis l'arrivée des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le rapport explique notamment que les NTIC utilisées dans les salles de rédaction entraînent un nivellement (par le bas, bien sûr) des domaines d'intervention des journalistes salariés permanents et des collaborateurs occasionnels. Elle met en exergue le fait que la productivité du travail des journalistes induite, permise et encouragée par les NTIC, nuit à la qualité de la réflexion sur l'information. Elle identifie la surabondance d'informations comme étant devenue le risque majeur pour les journalistes noyés sous les communiqués, les spams, les points de recherche et les références multiples.
Internet forme l’opinion !
L'internet est le média qui a le plus d'"influence" sur les consommateurs, loin devant la télévision, la radio ou la presse écrite, affirme une étude réalisée en France, au Royaume-Uni et en Allemagne par l'agence de communication Fleishman-Hillard et la société d'étude Harris Interactive. Selon cette enquête, internet a une "influence" particulièrement importante dans la prise de décision autour des voyages (billets de train ou d'avion, réservation d'hôtel), des biens culturels (achat de livres, de CD, de DVD) mais aussi du matériel high tech (achat d'appareils photos numériques, de lecteurs MP3, d'ordinateurs portables). En revanche, son influence est nettement plus faible lorsqu'il s'agit de voter pour un candidat à une élection ou d'acheter un produit pour la santé. L'étude a été réalisée en ligne entre décembre 2007 et janvier 2008 auprès de 4.900 consommateurs français, britanniques et allemands, sélectionnés selon la méthode des quotas. A partir de cette enquête, l'agence américaine Fleishman-Hillard, en collaboration avec Harris Interactive, a bâti un nouvel outil d'analyse, l'Indice d'Influence du Numérique (IIN). "L'influence" des médias est définie comme une combinaison du temps consacré par les consommateurs à chaque média et de la place qu'ils y accordent dans leur processus de décision.
Source: El Moudjahid