Géolocalisation : jusqu'à quand s'en priver ?

Numéro dossier: 94

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Bien que la géolocalisation ait fait son entrée en Algérie en 2008, ce procédé d’une importance capitale pour plusieurs professionnels et particuliers et qui s’appuie largement sur la géographie demeure encore peu connu et utilisé par les entreprises algériennes.

Pourtant, de l’avis de plusieurs experts du domaine, la géolocalisation est une composante indispensable à l’ère du numérique pour tous les acteurs dans la société, quel que soit leur domaine. Du foncier à l’agriculture, en passant par l’urbanisme, les travaux publics, les opérateurs réseaux et bien d’autres départements pourraient recourir aux solutions de géolocalisation. Cette dernière assure diverses applications, à savoir Transport de marchandises et logistique, propreté urbaine et assainissement, transport de passagers, suivi et protection de personnes, protection de marchandises, véhicules et antivol et bien d’autres applications. Mais, si ce procédé est très développé dans les pays européens où des techniques très sophistiquées sont mises en place et où aucun domaine n’y échappe, en Algérie, la géolocalisation dans le sens large du terme a encore un long chemin devant elle. Etat des lieux.

C’est en 2008 que la géolocalisation a été lancée en Algérie par l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications ( ARPT ). Il s’agit en effet d’un procédé permettant de positionner un objet (une personne, etc) sur un plan ou une carte en recourant à ses coordonnées géographiques. Partant de ce principe, la géolocalisation s’appuie sur la géographie dans ces détails les plus élémentaires.

Ainsi, à l’ère du numérique et des technologies de l’information, des entreprises ou des particuliers sont en mesure de positionner n’importe quel objet en recourant à des sociétés spécialisées dans le domaine. Ces dernières peuvent préciser à l’aide d’un terminal capable d’être localisé (grâce à un système de positionnement par satellite et un récepteur GPS par exemple, ou à d’autres techniques) le positionnement exact de l’objet et de publier (en temps réel ou de façon différée) ses coordonnées géographiques (latitude/longitude).

Une fois les positions enregistrées par la solution fournie par le fournisseur, elles peuvent soit être stockées au sein du terminal et être extraites postérieurement, ou être transmises en temps réel vers une plateforme logicielle de géolocalisation.

Pour ce qui est de la transmission en temps réel, elle nécessite un terminal équipé d’un moyen de télécommunication de type GSM, GPRS, UMTS, radio ou satellite lui permettant d’envoyer les positions à des intervalles réguliers. Ceci permet de visualiser la position du terminal au sein d’une carte à travers une plateforme de géolocalisation le plus souvent accessible depuis Internet.


Quel usage de la géolocalisation en Algérie ?

Les opérateurs de service en matière de géolocalisation ne sont pas nombreux en Algérie qui demeure à la traîne par rapport à ses voisins maghrébins. En effet, rien qu’en 2008, le marché étant encore vierge et le créneau nouveau, il n’y avait que 14 fournisseurs de service. Ils sont passés en 2012 à une quarantaine disposant tous de l’agrément de l’ARPT et d’autorisations légales fournies par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales et le ministère de la Défense.

Mais de l’avis de plusieurs spécialistes, leur nombre demeure insuffisant en comparaison avec d’autres pays où la géolocalisation est en plein essor. Pour ce qui est de l’usage de la géolocalisation, il n’est pas encore démocratisé et généralisé à tous les domaines. Pourtant, la géolocalisation n’est pas uniquement nécessaire pour pouvoir se situer ou renforcer la sécurité des entreprises, elle est également nécessaire pour plusieurs professionnels.

Dans ce sens, M. Abdelmalek Bellaouane, Directeur de l’entreprise GPC DZ, un acteur important de la géomatique en Algérie et spécialisée dans la production de données géographiques et de services, nous a précisé que si initialement les utilisateurs de la géomatique sont des organisations dont la vocation première s’appuyait sur la gestion du territoire, des ressources naturelles ou d’infrastructures de services publics, aujourd’hui et grâce à l’avènement de technologies plus performantes et conviviales et la réduction significative des coûts d’accès à la géomatique, plusieurs autres professionnels et gestionnaires non spécialisés du domaine commencent à s’intéresser davantage à l’information géographique et tout ce qu’elle peut apporter. Ainsi, parmi les plus grands utilisateurs de la donnée géographique figurent : le foncier, les travaux publics, suivi par tous les opérateurs réseaux, l’agriculture, les mines, et finalement l’urbanisme, ainsi que certains marchés de niche tels que la distribution et promotion direct.

 

Un marché encore peu développé et des obstacles…

Le marché de la géomatique et de la cartographie en Algérie est encore peu développé et ce, en raison de plusieurs obstacles dont principalement le manque d’information sur l’importance de ce domaine dans l’amélioration de plusieurs aspects de notre vie. Par ailleurs, plusieurs acteurs ont souligné l’absence d’une structure associative à même de permettre le développement de ce marché. Il s’agit, selon les propos de M. Abdelmalek Bellaouane, d’une structure regroupant les principaux acteurs de ce domaine ainsi que les utilisateurs et qui permettra à ce marché de décoller.