Comparatif : cinq navigateurs au banc d'essai

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On ne peut désormais plus se passer d'un navigateur Web. Mais il en existe beaucoup, de très différents, et toute la difficulté est de choisir le bon. Nous en avons testé cinq ; lisez notre dossier pour savoir lequel convient.



L'ère du logiciel serait-elle morte ? Il y a encore quelques années, des dizaines de domaines de logiciels coexistaient. Leur liste aujourd'hui se réduit comme peau de chagrin. La faute à une technologie unique en son genre : Internet. L'informatique s'est presque intégralement déplacée vers le Web. Réservé à ses débuts à la simple consultation d'informations, il s'est transformé en une plate-forme logicielle.

La logithèque d'aujourd'hui ? En grande partie les Web Apps, les fameuses applications en ligne. Difficile de trouver l'utilité d'une encyclopédie sur support optique lorsqu'on accède en un clic à Wikipédia ! Pourquoi s'embarrasser d'une messagerie électronique lorsqu'on dispose de webmails comme GMail, Yahoo! Mail ou Hotmail. YouTube, Picasa, Deezer, les sites de télévision de rattrapage et ceux de vidéo à la demande (VoD) peuvent remplacer le stockage de fichiers multimédias en local et l'utilisation de logiciels adéquats pour les lire. Jusqu'aux suites bureautiques qui, remplacées par des suites en ligne, permettent de retrouver à la seconde ses documents depuis n'importe quel ordinateur… Et ce n'est qu'un début. De plus en plus d'activités se déportent « dans le nuage » : du montage vidéo jusqu'aux jeux, en permettant ainsi de se passer de configurations matérielles musclées.

Mais pour bénéficier de ce Web toujours plus interactif, il faut utiliser le bon navigateur. C'est lui qui doit s'adapter aux nouvelles techniques de présentation du Web. C'est lui encore qui doit jouer le rôle du système d'exploitation en faisant tourner en son sein des applications. Et cela, tout en restant simple à utiliser, car ce n'est qu'un « cadre ». L'important, c'est ce qu'il montre, c'est le Web. Il se doit donc d'être rapide, respectueux des standards afin d'afficher les sites tels que leurs concepteurs les ont imaginés, et rester discret.

Le top 5 des navigateurs en lice

Bien sûr, les éditeurs se font la guerre afin d'imposer leur propre navigateur. Et on voit bien, à la taille des éditeurs en lice, l'importance de l'affaire. Google, Microsoft, Apple… Auxquels se sont tout de même frottés des outsiders, tels que la Fondation Mozilla, défenseur du logiciel libre, ou les norvégiens d'Opera Software.

Depuis le 1er mars 2010, la Commission européenne a imposé à Microsoft de laisser aux utilisateurs de Windows le choix du navigateur. Une décision qui explique en grande partie pourquoi, selon StatCounter, Microsoft serait passé en deuxième position en Europe depuis décembre dernier. Firefox se taillerait ainsi la part du lion en étant adopté par 38,11% des internautes, et Internet Explorer ne serait plus utilisé que par 37,52% d'entre eux. Suivraient Chrome avec 14,58% de parts de marché, Opera avec 4,62% et Safari avec 4,57%. Si ces chiffres ne sont pas corroborés par tous les instituts, la tendance l'est : Internet Explorer en chute libre, Firefox toujours en progression, mais moins que Chrome qui a fait un démarrage fulgurant. Les autres navigateurs ont un tout petit 0,83% de parts de marché, laissant le monopole aux cinq champions : Mozilla, Microsoft, Google, Opera et Apple.

Mais comment les départager ? Pourquoi choisir l'un plus que l'autre ? Une partie de la réponse réside dans des critères objectifs : rapidité, fiabilité, conformité aux standards, présence de fonctions novatrices. Et bien sûr, l'autre moitié de la réponse est subjective : préfère-t-on une interface très riche ou plutôt simple ? Appartenant à un univers bien précis comme Safari d'Apple clairement issu du monde Mac, ou bien configurable à l'envi comme Firefox ?

Nous avons fait le tour des principaux navigateurs, dans leur version stable ou en version bêta lorsque le changement est prévu prochainement. N'hésitez pas à en adopter un nouveau, voire plusieurs en même temps, et même en version bêta. Vous y gagnerez encore plus de plaisir à surfer.


Des contenus dynamiques


La révolution Internet, ce fut l'arrivée de contenus dynamiques. Des sites qui, au lieu d'afficher de l'information statique comme celle des magazines imprimés, se comportent comme des logiciels. Avec un webmail tel que GMail, on lit certes des courriers, mais on discute aussi en direct avec ses contacts, on joint des pièces attachées en les glissant dans la fenêtre avec sa souris… Avec un site comme Google Maps, finie la lecture traditionnelle : on navigue en déplaçant des cartes à la souris, on passe en vue subjective d'un coup de zoom…

Pour parvenir à ce résultat, ces sites contiennent des programmes écrits dans un langage pris en charge nativement par le navigateur (JavaScript par exemple) ou qui nécessite l'ajout d'une extension (le cas du Flash d'Adobe). La tendance est à l'utilisation massive du JavaScript. D'où l'importance de la partie du navigateur à même de comprendre et d'interpréter ce code. On parle alors du moteur JavaScript du navigateur. Les éditeurs se battent pour savoir qui sera capable de faire tourner le même code le plus vite possible. Et quelques millisecondes d'écart de traitement entre deux moteurs JavaScript font parfois la différence en rendant un site utilisable ou impraticable… car trop lent.


Quand le Web se fait graphique


Les sites Web ne se contentent pas d'être de plus en plus interactifs : ils sont aussi de plus en plus graphiques. La vidéo fait déjà partie intégrante du Web contemporain et on voit apparaître des sites qui font appel à la 3D, tel Google Body. Lisser les polices de caractères affichées, intégrer de la vidéo en HD, gérer le déplacement d'objets graphiques à l'écran sont autant de fonctions que maîtrisent très bien les puces des cartes graphiques.

En parallèle à l'optimisation des moteurs JavaScript, la grande tendance des navigateurs est celle de l'accélération matérielle. Le but étant de décharger le travail du processeur central du PC pour faire fonctionner au maximum la puce de la carte graphique. Cela permet d'accélérer toutes les applications, et d'imaginer des applications Web d'un tout nouveau type comme des jeux de tir (FPS) en vue subjective comme celles des Call of Duty et consorts ! Mozilla Firefox 4, Chrome 8 et Safari implémentent à cet effet la technologie WebGL. Microsoft a choisi sa technologie DirectX 10, ce qui explique le manque de compatibilité entre Internet Explorer 9 et Windows XP. Un bon choix ?

Qu'est-ce que c'est ?


WebGL : Spécification d'affichage pour les navigateurs utilisant OpenGL, une bibliothèque de fonctions 3D.

DirectX : Bibliothèque de fonctions pour le fonctionnement des programmes multimédias et des jeux avec Windows.    (p.2: Chrome 8)