MOBILE WORLD CONGRESS 2012 : l’irrésistible ascension d’android

Si Android s’est imposé lors du MWC 2012, c’est qu’il n’arrête pas de gagner du terrain depuis son lancement. Il est ainsi passé de 30.5% de part de marché des smartphones fin 2010, à 51% fin 2011. Dans le même temps, iOS a également progressé, boosté par le lancement de l’iPhone 4S. Il est passé de 15.8% à 23.8% de parts de marché. A eux deux, Android et iOS captent 75% du marché mondial. De son côté, Symbian a chuté, passant de 32.3% à 11.7%, tandis que les autres OS ne récoltent que des miettes: 2.1% pour Bada, et 1.9% pour Windows Phone, même si ce dernier pourrait progresser, porté par les nouveaux smartphones prometteurs de Nokia.

Avec la croissance que connaît Android, iOS doit s’attendre à voir sa part de marché s’effriter. L’OS de Google revendique désormais 850 000 activations par jour tous supports confondus, contre 700 000 en décembre 2011. Au total, ce sont 300 millions de smartphones et tablettes qui fonctionnent aujourd’hui sous l’OS de Google. En revanche, iOS reste en tête dans le marché des tablettes, grâce à la suprématie de l’iPad (57.6% de parts de marché fin 2011). Le succès du Galaxy Tab de Samsung notamment a permis à Android de gagner 10% sur une année (39.1% de part de marché fin 2011), mais il reste en retrait face à son concurrent. Au niveau des applications, Android est également en train de rattraper à grands pas l’avance prise par Apple.

Sa plateforme de téléchargement d’applications, l’Android Market, vient de passer la barre des 450 000 applications. Elle devrait rapidement dépasser l’App Store, qui compte 500 000 applications téléchargeables. Le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter: selon une étude du cabinet OVUM, il devrait y avoir deux fois plus de téléchargements sur Android Market que sur App Store d’ici cinq ans. C’est au niveau de la rentabilité que la boutique en ligne d’Apple domine son rival, avec 3 milliards de dollars de revenus générés en 2011, soit 92% d’augmentation par rapport à l’an passé. L’Android Market, qui compte plus de 68% d’applications gratuites, n’a réalisé que 1,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2011. Mais avec la multiplication des terminaux sous Android, les développeurs d’applications vont probablement se tourner davantage vers cet OS.

 

Baptisé Ice Cream Sandwich (ICS), le nouvel opus d’Android a pour slogan «enchant me – simplify my life – make me awesome» (enchante-moi, facilite-moi la vie, rend-moi génial). Pour suivre ce principe, Google a amélioré plusieurs aspects de son système d’exploitation.

Retravaillée afin de gagner en ergonomie, l’interface graphique d’ICS ne nécessite plus de boutons physiques de navigation, ce qui permet à l’écran d’occuper toute la façade du smartphone. Des boutons virtuels (retour, accueil et multitâches) sont intégrés directement à l’interface, mais peuvent aussi être masqués. Plusieurs effets visuels ont été intégrés, notamment les nouveaux fonds d’écrans animés, discrets mais très réussis !

ICS se veut 100% multitâche, avec un gestionnaire de tâches, qui permet de basculer facilement d’une application à l’autre. Par exemple, si vous regardez une vidéo sur YouTube et que vous recevez un SMS, vous pourrez consulter ce dernier puis reprendre votre vidéo au point où elle était. Pour le reste, le principe du défilement des bureaux a été repris, avec la possibilité d’y ajouter des raccourcis vers les applications, ainsi que des widgets, dont la taille peut être modifiée à souhait. Et pour éviter de se retrouver noyé dans le téléphone, il est désormais possible de regrouper plusieurs applications ou contacts dans un même dossier.

Un outil très utile et très complet a été intégré à l’ICS, afin de surveiller ses consommations de données. Vous pourrez voir quelle application consomme le plus de bande passante, lui supprimer l’accès à Internet en tâche de fond, ou le limiter. Des possibilités utiles, surtout lorsque la 3G sera installée en Algérie.

Un nouveau système de déverrouillage vient agrémenter Android 4.0, par reconnaissance faciale. L’opération est très rapide, mais n’est pas encore totalement au point, comme l’a reconnu Google : «Quelqu’un qui vous ressemble peut déverrouiller le téléphone». Préférez un bon vieux code pour ceux qui ont des données importantes à protéger.

Une option très efficace a été ajoutée, qui permet de sauvegarder le contenu d’une page pour le lire plus tard. Très pratique lorsque la connexion n’est pas stable. Vous pourrez aussi ouvrir jusqu’à 16 pages simultanément, le passage de l’une à l’autre se faisant très facilement.

Android souhaitait améliorer la rapidité de son application appareil photo, qui, il est vrai, ne brillait pas par sa vitesse dans les versions précédentes de l’OS. Le pari est réussi: l’application s’ouvre rapidement, et la photo s’affiche tout jute après l’avoir prise. D’autres améliorations ont été apportées: le réglage du zoom, ainsi que du focus, se fait sur l’écran grâce au tactile. Des panoramas peuvent être pris facilement, en suivant les instructions sur l’écran. Par ailleurs, vous pourrez prendre une photo pendant la prise d’une vidéo. L’éditeur, qui a également été revu, propose plusieurs possibilités: des effets noir et blanc, sépia, négatif, saturé, accentuer la luminosité, les ombres, les couleurs, etc. Un outil dessin permet de laisser libre cours à sa créativité sur les photos.

Le lecteur vidéo d’Android 4.0 autorise la lecture des formats Divx 5, M4V, Xvid, en plus du MP4, comme c’était déjà le cas dans Gingerbread. Les MKV 720p, mais aussi 1080p AC3 sont compatibles, tout dépend du smartphone dont vous disposez. Le logiciel de montage, Movie Studio, est maintenu, avec plusieurs effets (fondu, dégradé, négatif, sépia), et la possibilité d’ajouter des titres.    (suite p.2)