Téléchargement illégal en Algérie: QUAND INTERNET DEVIENT SOURCE DE PIRATAGE

Numéro dossier: 63

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Retour sur l'affaire MegaUpload


MegaUpload, c'est quoi ?

MegaUpload est un service d'hébergement de fichiers, créé en 2005. Il permettait aux internautes d'héberger n'importe quel fichier, et de le partager ensuite via un lien (direct download). Des milliers de films, séries, musiques ou émissions de télévisions y étaient hébergés. Des dizaines de services ont vu le jour après MegaUpload, dont Megavideo est le plus connu et qui permettait le partage de vidéos en streaming.

Première controverse, Mega Song

En décembre 2011, MegaUpload est l'objet d'une première controverse pour avoir diffusé un clip publicitaire, Mega Song, qui met en scène plusieurs stars de l'industrie américaine du disque et du cinéma (Kanye West, Will.I.Am, Jamie Foxx, Puff Daddy, Alicia Keys, Chris Brown,...). La vidéo sera censurée sur YouTube par Universal Music Group pour contrefaçon de copyright. Une censure qui fera les affaires de MegaUpload à posteriori, après la médiatisation importante de l’affaire.

La fermeture du site et l'arrestation de ses dirigeants

MegaUpload et l'ensemble des sites du groupe (dont Megavideo) sont fermés par le FBI américain depuis le 19 janvier 2012. Le fondateur du site, Kim Schmitz alis Kim Dotcom, est arrêté en Nouvelle-Zélande où il réside, tout comme six de ses collaborateurs. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de racket, de violation de copyright et de blanchiment d'argent, et encourent jusqu'à 20 ans de prison pour l'ensemble de ces chefs d'inculpation.

Pour pouvoir fermer MegaUpload, le FBI a du passer des accords avec les huit pays où l'hébergeur possédait des serveurs, dont la Nouvelle-Zélande où un mandat d'arrêt à l'encontre de Kim Dotcom et ses associés a pu être lancé. 50 millions de dollars d'actifs sont également saisis sur des comptes à Hong Kong.

Le contexte

Cette opération "coup de poing" de la justice américaine est intervenue au lendemain de l'examen des projets de loi SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect IP Act) par le Congrès américain, le mercredi 18 janvier. Ces deux lois visent à enrayer le piratage en ligne, en s'attaquant non seulement aux sites contrevenants, mais aussi aux sites tiers qui mettraient un lien vers ces sites.

Chiffres

MegaUpload avant sa fermeture, c'était 50 millions de visites uniques par jour, ce qui en faisait le 13ème site internet le plus fréquenté d'après le FBI. C'est aussi 180 millions d'abonnés, 175 millions de dollars de recettes depuis 2005, et désormais 500 millions de dollars de manque à gagner.

Les représailles d'Anonymous

Dès le lendemain de la fermeture de MegaUpload, le groupe de hackers activistes Anonymous lance une série d'attaques contre plusieurs sites. «L'opération MegaUpload» a visé le site du ministère américain de la Justice, mais aussi les majors et les grandes compagnies de cinéma et de télévision, accusés de soutenir la loi SOPA et d'avoir poussé le FBI à faire fermer MegaUpload. Les sites de l'industrie musicale américaine (RIAA) et celle du cinéma (MPAA), tout comme Universal Music, Warner Bros et MGM, ont notamment été visés.

Conséquences sur d'autres sites de téléchargement

La fermeture de MegaUpload et l'arrestation de ses dirigeants a eu des conséquences sur plusieurs sites de direct download ou de streaming. FileSonic, un des concurrents majeurs de MegaUpload, a décidé de supprimer la fonction de partage de fichiers. Seuls les abonnés ont désormais accès au contenu qu'ils mettent en ligne, et tous les liens de téléchargement ont été bloqués. De son côté, Uploaded.to est devenu indisponible sur le territoire américain. Enfin, certains sites de vidéos en streaming, dont les célèbres Alloshowtv et Allostreaming, ont carrément fermé leurs portes. Kim Dotcom attend désormais son procès qui aura lieu aux Etats-Unis. Un jugement attendu avec impatience par les internautes, sachant qu'il pourrait déboucher sur une première, car la société MegaUpload est juridiquement placée à Hong Kong et ne dépend donc pas du droit américain. (suite p.3)