Téléchargement illégal en Algérie: QUAND INTERNET DEVIENT SOURCE DE PIRATAGE

Numéro dossier: 63

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Internet, outil pour pirater des chaînes TV


Internet, ce n’est pas seulement des musiques, films ou logiciels qu’on peut télécharger. Il permet également de pirater des chaînes de télévisions payantes, via des démodulateurs satellite connectés à la Toile, dont le plus célèbre est la Dreambox.

La Dreambox, comment ça marche ?

La Dreambox est un démodulateur fonctionnant sous Linux et qui dispose d’une connectique Ethernet à l’arrière qui lui permet d’être branché à Internet. Si la réception des chaînes se fait par satellite, la connexion au web permet de télécharger en continu des clés afin de décrypter les chaînes payantes. Vous aurez ainsi accès aux bouquets Canalsat, Al Jazeera Sport ou encore Sky, contre un abonnement, en plus de l’achat du terminal. La Dreambox elle-même doit être « modifiée », c’est à dire contenir un software qui permet le décodage des chaînes. Ne vous laissez pas abuser par les vendeurs qui vous prétendent que l’offre est officielle, car il s’agit d’un abonnement pirate. Celui-ci attire de plus en plus de personnes, en raison de son prix imbattable, pour un catalogue de chaînes très important.

Les offres officielles ne font pas le poids

Lancé en 2009 au Maroc et en Algérie, le bouquet Canal + Maghreb s’est éteint à peine deux ans plus tard, victime du piratage en masse. « En ce qui concerne le Maghreb, nous avons décidé de surseoir à nos investissements commerciaux aussi longtemps que le contrôle du piratage ne portera pas ses fruits », avait déclaré le PDG de Canal+, Bertrand Méheut, au moment de l’arrêt de la commercialisation des abonnements, proposés sous forme de cartes prépayées. « Actuellement, le système de contrôle d’accès Viaccess sur certains satellites est détraqué et, tant qu’on n’aura pas résolu cette situation, on gardera un profil très limité sur ces pays », avait expliqué Méheut.

Le lancement du bouquet en Tunisie, qui devait s’effectuer en 2011, a du même coup été annulé. Canal+ n’a pas rencontré son public, malgré quelques initiatives intéressantes pour répondre au marché local, comme la retransmission des matchs du championnat algérien de football d’une qualité incomparable, ou encore la diffusion de productions locales. Les Algériens ont préféré la Dreambox, moins chère (environ 1 000 DA par mois contre 2 000 DA pour le bouquet Canal+) et avec plus de chaînes.

Canal+ n’est pas le seul bouquet à avoir quitté l’Algérie après quelques années. Avant lui, le groupe ART avait également arrêté ses activités pour cause de faillite, due en partie au piratage, mais aussi à un manque de contenus. Pendant plusieurs années, ART a proposé un bouquet avec des chaînes de cinéma, de musique, et surtout de sport, avec les plus grands championnats européens et arabes, au prix de 7 000 DA par an. Mais la perte progressive des droits des championnats européens au profit d’Al Jazeera, ainsi que la progression des Dreambox, ont fragilisé ART, qui a quitté l’Algérie en avril 2010, sans en aviser ses abonnés.

Développement du streaming

Le piratage des programmes de télévision sur ordinateur est également en progression, avec le développement du streaming. Des logiciels tels que Sopcast permettent de regarder n’importe quelle chaîne de la planète en direct et gratuitement, ou bien des programmes spécifiques, comme les retransmissions sportives. Avec l’augmentation des vitesses de connexion, ces pratiques devraient se généraliser, même si les sites de streaming ont connu un coup d’arrêt après la fermeture de MegaUpload. Mais le phénomène inverse se constate également : les télévisions reprennent de plus en plus de vidéos du web. Et avec le développement des Smart TV , les télévisions connectées à Internet, les programmes venus du web représenteront sans doute l’avenir du petit écran. (suite p.5)