Le nouvel ouvrage "Cybercriminalité et enfance en Algérie", écrit par le Pr. Mostéfa Khiati, met en exergue l'urgence de la mise en oeuvre de textes législatifs assurant un encadrement éthique à l'usage de l'Internet en constante progression dans le pays. Edité par l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE), ce livre, qui met en avant plusieurs études et enquêtes réalisées par la presse et les institutions nationales et internationales sur la cybercriminalité en relation avec l'enfant, s'est penché longuement sur la nécessité de protéger cette frange de la société contre les dangers véhiculés par l'Internet. "Statistiquement, il existe une chance sur trois d'être confronté à des images choquantes sur le Net. Les enfants peuvent ainsi être victimes d'images pornographiques, d'images violentes ou exposés à des réseaux terroristes", relève-t-on dans la partie de l'ouvrage traitant de la pédocriminalité.
Dans ce nouveau type de délit, qu'est la cybercriminalité ou crime informatique, "aucune violence physique ou matérielle n'est exercée au moment de l'exécution du délit. C'est un acte intentionnel qui cible des victimes le plus souvent inconnues, lesquelles subissent des préjudices plus ou moins graves, matériels, moraux, professionnels", lit-on.
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"Ces actes prennent chez l'enfant une tournure particulièrement grave car ils s'adressent à des mineurs et s'inscrivent dans un registre de fausses informations visant la subordination de ces enfants aux fins de les manipuler, d'atteinte aux bonnes moeurs, avec l'intention préméditée de les faire basculer dans l'enfer de la traite et d'abuser d'eux".
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L'ouvrage de 128 pages présente, dans ce sens, quatre enquêtes sur le phénomène de la cybercriminalité lié aux enfants en Algérie réalisées par l'ODE et la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM). Il s'agit d'enquêtes ayant ciblé des cybercafés ainsi que des écoles primaires, collèges et lycées et dont les résultats démontrent que les familles algériennes "accordent une très grande confiance aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) en général et à l'Internet en particulier".
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"Ceci se traduit par une plus grande permissivité laissée aux enfants sans protection pour accéder seuls à Internet, soit au domicile familial même, soit chez un ami de leur enfant, soit dans un cybercafé", selon ces enquêtes.
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L'auteur fait remarquer, par ailleurs, que l'accès de l'enfant aux TIC est un droit souligné par la Convention internationale des droits de l'enfant, néanmoins, ajoute-t-il, il est du "devoir des Etats et des sociétés d'informer et de sensibiliser les enfants afin de les protéger contre les mauvais traitements et l'exploitation".
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Dans sa partie traitant de la lutte contre la cybercriminalité dans le monde et en Algérie, plusieurs conventions internationales pour faire face à ce phénomène et différentes règles édictées par les pays développées pour protéger leurs concitoyens et leurs enfants sont mis en exergue.
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En Algérie, relève l'ouvrage, la cybercriminalité est considérée, globalement, comme un nouveau fléau contre lequel des mécanismes de lutte sont "progressivement" mis en place et qu'à l'heure actuelle "il n'existe pas de texte de loi protégeant les enfants contre les cybercriminels".
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L'ouvrage du Pr. Khiati, président de la FOREM, consacre, en outre, un chapitre donnant des conseils aux parents afin de protéger leurs enfants en leur proposant divers logiciels de contrôle parental à installer dans les PC connectés à Internet.
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Source: APS